Numéro 1 : Dapalis macrurus une perche de 35 millions d'années

Le coin du préparateur - numéro 1
 
Dapalis macrurus une perche de 35 millions d'années
 
  Lorsque vous récoltez ce type de fossile, il faut bien appréhender la nature de la roche qui l'entoure, à savoir un calcaire lacustre en lamines qu'il sera nécessaire de cliver au burin plat pour y découvrir d'éventuels fossiles.
  Deux cas de figures sont alors possibles, soit la plaque de calcaire se clive à travers le fossile et vous obtenez peu ou prou 2 plaques, un positif et un négatif du poisson en miroir...le désavantage de ce scénario est que l'intégrité du rachis est détruite et bien souvent, la coupe est imparfaite et des arrachements partiels de parties de fossile provoquent des manques inesthétiques sur les deux moitiés !
  Le second scénario est le préféré des collectionneurs puristes, le clivage épargne le poisson et seules quelques lamines de roche le séparent encore de la surface, il reste ainsi totalement protégé dans son intégrité!
  On devine alors sa présence par un léger relief dû à la colonne vertébrale qui bombe la roche au dessus ...
  Nous vous conseillons à cet étape d'utiliser un crayon à papier et de dessiner grossièrement la silhouette du poisson ainsi que, des différentes parties que vous percevez au toucher ou grâce à un éclairage rasant !
 
   
 
  Une fois cette étape réalisée, vous avez en quelque sorte "balisée" votre zone de travail ! D'autres reliefs indeterminables à ce stade ont aussi été marqués et seront vérifié par la suite.
  La partie anatomique par laquelle débuter le dégagement à proprement dire, est la tête, ses os solides sont aisément révélés avec un travail à la pointe !
  Sachez que cette étape et les suivantes peuvent être évidemment réalisées à la micro-sableuse mais nous vous déconseillons cette option, hormis si vous avais une parfaite maîtrise de cet outil !
  Si vous rencontrez quelques résistance, l'utilisation d'un acide léger comme la vinaigre est envisageable, vous l'utiliserez alors en humectant des cotons-tiges qui permettront un travail plus precis.
 
   
 
  La tête grossièrement dégagée, vous voici prêt à vous attaquer à la colonne vertébrale !
  Cette dernière en continuité avec la tête va vous permettre de determiner le plan exact dans lequel se trouve le corps, vous pouvez alors creuser en puit en respectant les contours du crayon de papier.
  Attention toutefois, ne vous acharnez pas à vouloir dégager le rachis à ce stade, surtout à la pointe!
  En effet les vertèbres sont extrêmement fragiles et creuses et ne demande qu'à s'effondrer!
 
          
 
  Maintenant que la tête et la colonne vertébrale sont révélés, nous continuons à travailler à la pointe, désormais d'autres éléments anatomiques assez résistants sont accessibles !
   Le Dapalis ayant des nageoires épineuses assez robustes, pointe et scalpel conviennent bien à la tâche...
 
 
 
 
  Il nous faut désormais changer d'outils car l'étape suivante va permettre de peaufiner le dégagement des parties robustes en éliminant les restes de roches mais aussi et surtout, de passer aux éléments fragiles, vertèbres, parties molles et nageoires!
   La gomme d'architecte est l'instrument rêvé pour un travail fin, équipée d'embouts de paille de fer ou de fibre de verre, elle convient parfaitement dans le cas présent!
 
  
   
 
  Nous voici arrivé au final!
 La gomme d'architecte à fait des merveilles, un peu de vinaigre est venu à bout des dernières résistance et la fibre de verre a parfaitement éliminée les dernières adhérences de roche !
  La plaque à été réduite et découpée esthétiquement, une jolie coprolithe est apparue et les delitements meulés.
  Enfin, on applique une cire incolore en fine couche sur le poisson afin de lui donner un aspect mouillé, le fossile prends alors tout son contraste avec le support !
 
  Enfin révélée 35 millions d'années après sa mort, cette jolie perche de 20 cm nous invite au rêve d'une Provence tropicale aux lacs paisibles gorgés de faune !